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- Zooplancton marin
Question 1 : Qu'est-ce que le zooplancton ?
Le zooplancton est l'ensemble des animaux qui vivent en suspension dans l'eau des océans. Le terme « plancton » indique que ces animaux se laissent dériver avec les courants. Ainsi, dès qu'un animal est suffisamment fort pour nager contre les courants, il n'appartient plus au plancton et l'on parle alors de « necton ». Le necton regroupe, entre autres, les poissons et les mammifères marins. Le zooplancton regroupe des organismes de tailles extrêmement variées -de 20 micromètres (millièmes de millimètres) à plusieurs mètres- et de toutes origines -des animaux unicellulaires (e.g ciliés) aux larves de poissons, en passant par les méduses et le krill.
Le zooplancton présente une grande diversité de groupes. Ceux-ci peuvent être classifiés suivant leur taille, leur stratégie de vie ou leur appartenance à un groupe faunistique particulier.
Selon les classes de taille, on peut distinguer:
Suivant la stratégie de vie du zooplancton on distingue :
Le méroplancton
Le plancton temporaire (du grec méros : partie). Ce sont les organismes qui ne passent qu' une partie de leur vie dans le plancton. C'est le cas d'un grand nombre de larves d'organismes du necton (par exemple les poissons) ou de larves d'organismes benthiques (les organismes vivant à proximité du fond ou sur le fond, par exemple les huitres, les escargots de mer, le corail, les oursins, les vers, les crabes...). Cette stratégie permet aux organismes benthiques, qu'ils soient fixés ou non, de disperser leur descendance sur plusieurs centaines de kilomètres et ainsi de coloniser de nouveaux milieux.
En savoir plus sur les groupes dans le zooplancton ...
Chroniques du Plancton : Embryons et larves |
Chroniques du Plancton : Oursins - Naissance planctonique
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Suivant le groupe faunistique on distingue :
Les radiolaires, foraminifères et acanthaires
Les cnidaires
Méduse Aequorea aequorea (Photo : Fabien Lombard)
Méduse Leuckaztiara octona (Photo : Fabien Lombard)
Méduse Pelagia noctilica (Photo : Fabien Lombard)
Méduse Pelagia noctiluca (Photo : Fabien Lombard)
Méduse Rhizostoma pulmo (Photo : Fabien Lombard)
Siphonophore (Photo : Fabien Lombard)
Siphonophore Forskalia formosa (Photo : Fabien Lombard)
Siphonophore Forskalia formosa (Photo : Fabien Lombard)
Les cnidaires pélagiques sont généralement gélatineux : leur corps contient entre 95 et 98% d'eau, beaucoup plus que pour les organismes non gélatineux (autour de 70% chez l'homme). Deux grands types de cnidaires sont observés dans le plancton : les méduses et les siphonophores. La méduse est un organisme en forme d'ombrelle et a une symétrie radiaire. Le siphonophore doit plutôt être apparenté à une colonie de polypes flottants, ce n'est donc pas un organisme unique. Notons que les siphonophores bourgeonnent de petites méduses minuscules et éphémères.
En savoir plus sur les groupes faunistiques dans le zooplancton ...
Chroniques du Plancton : Siphonophores - Les plus longs animaux du monde |
Chroniques du Plancton : Vélelles - Voiliers planctoniques
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Chroniques du Plancton : Pelagia - Méduses redoutées |
Ex schema :
Les cténaires
Proches cousins des méduses, les cténaires ne piquent pas. Ils n'ont qu'une bouche, très extensible, et parfois des filaments pêcheurs collants. Pour nager, ils utilisent des palettes natatoires, organisées en bandes, chaque palette étant constituée de milliers de cils microscopiques collés entre eux. Ces bandes ciliées diffractent la lumière (comme les CDs) dans toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Les cnétaires sont tous des organismes carnivores à l'appétit vorace : ils peuvent parfois manger des proies aussi grandes qu'eux.+ En savoir plus ...
En savoir plus sur les cténaires ...
Chroniques du Plancton : Le plancton
Cténophores - Orgie de couleurs
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Chroniques du Plancton : Pleurobrachia
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Les crustacés
Les crustacés sont les organismes les plus nombreux dans le plancton. Comme tout les autres crustacés (comme les crevettes) ils sont caractérisés par la présence d'une carapace extérieure, un corps segmenté, et la présence de nombreux appendices (pattes, pinces, mandibules...). Plusieurs types d'organismes peuvent être trouvés : les copépodes avec leurs paires d'antennes très développées; les ostracodes se cachant dans leur carapace comme une moule; les amphipodes au corps écrasé sur les cotés; le krill, sorte de petite crevettes se déplaçant en bancs très denses qui font le bonheur des baleines. Beaucoup sont herbivores et se nourrissent de phytoplancton, d'autres sont carnivores et mangent leurs cousins, parfois même leurs propres petits.
-copépodes
-cladocères
-ostracodes
-amphipodes
-krill
Les mollusques
Les mollusques, comme les escargots, ont une coquille et un pied. Pour flotter, leur coquille est soit très fine au point d'être transparente, soit rudimentaire au point de ne couvrir qu'une petite partie du corps de l'animal, soit composée de kératine (comme nos cheveux). Sans cela, ces organismes couleraient irrémédiablement. Pour nager, le pied de ces mollusques s'est développé en petites nageoires qui donnent un faux air de papillon à ces animaux. La plupart des mollusques planctoniques sont herbivores et filtrent les algues planctoniques à l'aide d'un filet muqueux : comme leurs cousins terrestres, ils fabriquent de la bave dans laquelle le phytoplancton se fait piéger, ensuite le mollusque n'a plus qu'à manger sa propre bave. D'autres mollusques planctoniques sont prédateurs et ont généralement une grosse trompe armée de dents rapeuses.+ En savoir plus ...
En savoir plus sur les mollusques ...
http://www.planktonchronicles.org/fr/episode/pteropodes-mollusques-qui-nagent
Les tuniciers
Les tuniciers sont nos cousins. Ils ont en effet inventé la chorde, ancêtre primitif de la colonne vertébrale. Ces organismes ont généralement deux formes : une forme larvaire qui ressemble à un têtard, puis, après métamorphose, une forme adulte qui ressemble à un tonneau. Certains gardent leur forme larvaire toute leur vie (appendiculaires). Les autres, notamment les salpes, ont un cycle de vie complexe, avec deux formes de vie : un individu sexué, qui par fécondation donne un individu asexué. Ce dernier « bourgeonne » des chaines d'individus sexués par centaines. Ces organismes sont tous des filtreurs redoutables : ils utilisent un filtre interne ou externe (appendiculaires) pour filtrer très rapidement de très petites proies. Le rapport de taille entre eux et leur proie est équivalent à celui entre les baleines et le krill. Grace à leur fécondité rapide et leur efficacité de filtration, ils sont capables de développer très vite de grandes populations. On parle alors de « bloom ».+ En savoir plus ...
Question 2 : Quel est le rôle du zooplancton ?
Importance du zooplancton dans le cycle du carbone
Le phytoplancton, grâce à la photosynthèse, fixe du dioxyde de carbone (CO2) et le transforme en carbone organique. C'est le début du cycle du carbone. Or dans la plupart des cas, ce carbone reste dans les couches de surface de l'océan et finit par être attaqué par les bactéries marines, puis être respiré. Ce carbone retourne donc dans l'atmosphère sous forme de CO2. Le zooplancton herbivore par contre consomme ce phytoplancton et produit différents types de particules (amas, pelotes fécales, structures muqueuses) qui sédimentent rapidement dans l'océan. C'est ce que l'on appelle la neige marine (à plusieurs milliers de mètres de profondeur sous l'océan cette chute de particules donne l'impression d'une chute de flocons de neige). Le zooplancton est donc un acteur clé du piégeage du carbone vers le fond des océans et réduit donc l'action du réchauffement climatique. Or on ne sait pas actuellement comment le zooplancton peut réagir à ce changement climatique : continuera-t-il à jouer son rôle dans les océans ?
Importance dans la chaine alimentaire
Le zooplancton est un maillon essentiel de la chaîne alimentaire marine. En effet il est la nourriture principale de la plupart des poissons pélagiques, que ce soit pendant leur vie larvaire (thons, sérioles...) ou toute leur vie (anchois, sardines...). De la même manière, un grand nombre de poissons benthiques consomment du zooplancton : c'est le cas par exemple des castagnoles. Sans le zooplancton tous ces poissons ne pourraient pas manger.
Question 3 : Comment le zooplancton réagit-il aux perturbations de l'environnement ?
L'écosystème planctonique est un système complexe, avec plusieurs centaines d'espèces vivant simultanément dans la même masse d'eau. En tant que tel, cet écosystème est sensible aux perturbations. Le réchauffement climatique, la pollution, l'introduction d'espèces nouvelles et la surpêche entraînent dans cet écosystème différents changements, qui tous peuvent favoriser le plancton gélatineux (méduses, cténaires et tuniciers). Le réchauffement climatique et la pollution ont tendance à modifier le phytoplancton et le zooplancton. Les espèces sont généralement plus petites et plus difficiles à capturer et moins nutritives pour les poissons. Les méduses, elles, chassent de manière aveugle (ce qu'elles touchent, elles le piquent et essaient de le manger) et peuvent manger ce petit zooplancton.
La surpêche réduit la quantité de poissons présents. En conséquence, le zooplancton est plus abondant, offrant plus de nourriture aux méduses. Ce mécanisme est également un cercle vicieux : les méduses peuvent manger les larves de poissons, provoquant une raréfaction des poissons. Il en résulte une augmentation du nombre de méduses.
Enfin, dans certains cas, des espèces de méduses et de cténophores ont été introduites dans des écosystèmes où ils n'étaient pas présents auparavant et où leurs prédateurs étaient également absents. Ces introductions sont souvent dues au déversements des eaux de ballast (les bateaux qui arrivent sans cargaison ont des ballasts remplis d'eau de mer pour assurer leur équilibre en mer). Ce sont les organismes gélatineux qui se sont développés en masse et qui sont accusés de l'effondrement de la pêche. Elles peuvent aussi être la conséquence de la construction de canaux entre deux mers. Toutes les espèces profitent de cette ouverture vers un milieu nouveau, pourvu qu'elles supportent leurs nouvelles conditions de vie.
Dernières News
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Déploiement d'une bouée dérivante CARIOCA
Les bouées dérivantes CARIOCA sont équipées de mesures horaires de pression partielle de CO2 (capteur CARIOCA), température, salinité, fluorescence ou oxygène dissous à 2m sous la surface de la mer et de vitesse de vent et pression atmosphérique à 1.5m au dessus de la surface de la mer. Elles mesurent environ 2m de haut et sont équipées d’un mat atmosphérique de 1.5m de haut. Elles sont déployées depuis un bateau.
Acanthaires (Photo : Fabien Lombard)
Animation de la biosphere obtenue par le capteur SeaWiFS
Cténaire Eucharis multicornis (Photo : Fabien Lombard)
Diatomée, espèce Odontella mobiliensis (Photo : Sophie Marro)
Villefranche-sur-Mer par mauvais temps, hiver 2011 - Photo : J.-M. Grisoni
Larve de calamar (Photo : Fabien Lombard)
Crustacé copépode Sapphirina iris (Photo : Fabien Lombard)
Le bateau océanographique "Marion Dufresne"
Observation satellite (GEOS-12) de l'ouragan Katrina en aout 2005 dans le Golfe du Mexique - Source : NASA-NOAA
Ceratium - Capter la lumière avec ses doigts
Ceratium appartient à l'immense groupe des dinoflagellés.
Dinoflagellé Ceratium gravidum dont en voit parfaitement les mouvements d’un des deux flagelles sur la vidéo. (Vidéo : Sophie Marro)
Concentration moyenne en chlorophylle de surface (de mi-septembre 1997 à aout 2007) acquise par le capteur couleur de l'eau SeaWiFS (NASA). Les gyres subtropicaux, situés au coeur des bassins océaniques, sont caractérisés par de très faibles concentrations en chlorophylle a (bleue foncée) - Source : NASA's Earth Observatory (http:/earthobservatory.nasa.gov)
Villefranche-sur-Mer par mauvais temps, hiver 2011 - Photo : J.-M. Grisoni
Mollusque (Photo : Fabien Lombard)
Déploiement d'un flotteur profileur (Photo : Jean-Jacques Pangrazi)